À moins d’en avoir entendu le récit de leur bouche, on ne peut réellement s’imaginer par quelles épreuves passent les hommes et les femmes qui traversent les déserts et la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Survivre ne veut pas dire être capable de vivre : une fois parvenus ici la parole des rescapé·es est nécessaire pour surmonter leurs traumatismes. Mais lorsque les récits s’épuisent, que les mots s’usent ou manquent, comment faire entendre une douleur restée indicible ? C’est à ce défi que tente de répondre l’association LIMBO, installée à Conques en Aveyron, grâce entre autres, à des ateliers de danse et de chant. Anas, Bailo, Egbal, David, Sofia, Cherif… Le Chant des vivants suit, en chansons, le parcours de plusieurs survivant·e·s, pendant quatre saisons, du mutisme au jaillissement de la parole.