Appel à la grève dans le cinéma

À partir du 10 avril prochain, un mouvement inédit dans le cinéma va rassembler les métiers de l’après tournage : monteurs, monteurs son, bruiteurs et mixeurs prévoient de cesser le travail pour une durée de 3 jours. En l’absence de pro­po­si­tions valables à l’issue de ces 3 jours, la grève reprendra la semaine suivante. Mercredi 28 mars, le SPIAC-​CGT a envoyé aux syndicats d’employeurs l’appel à la grève (voir ci-​contre).

Pourquoi ?

Depuis des années, les Monteurs associés dénoncent le niveau insuffisant des salaires de l’équipe montage au regard des res­pon­sa­bi­li­tés qui sont les siennes et les inégalités de traitement par rapport aux techniciens du tournage tant dans le secteur cinéma que de l’audiovisuel (heures sup­plé­men­taires, indemnités de repas et de transport, délégués du personnel…).

Il y a deux ans, les mixeurs, bruiteurs et monteurs son cinéma, durement touchés par les délo­ca­li­sa­tions, se sont mobilisés à leur tour. Leurs reven­di­ca­tions et les nôtres ont été portées devant les syndicats de producteurs.

Depuis, nos employeurs nous baladent de réunions en réunions, sans aucune avancée. Pas une seule de nos demandes, tous métiers confondus, n’avait jusqu’à aujourd’hui été prise en compte.

Pour la première fois, le 21 mars, et suite à la mobi­li­sa­tion des monteurs son, mixeurs et bruiteurs du 16 janvier, les syndicats de producteurs nous ont fait des pro­po­si­tions. Celles ci ne sont acceptables ni pour les uns ni pour les autres, et en particulier pas pour les assistants monteurs, c’est pourquoi nous devons renforcer notre pression.

Souvenons-​nous : fin décembre 2011, suite à une lettre des Monteurs associés aux partenaires sociaux, 5 monteurs initiaient une pétition intitulée « La Dernière roue du carrosse — L’Appel des monteurs ». En quelques jours, plus de 1 130 signataires, parmi lesquels de grands noms du cinéma, acteurs, chefs opérateurs, monteurs, réa­li­sa­teurs et même… producteurs, affirmaient que « les monteurs ne sont pas reconnus à leur juste valeur ».

Résultat ? Une timide aug­men­ta­tion des salaires des monteur·euse·s, mal­heu­reu­se­ment insuf­fi­sante, et rien pour les assistant·e·s. Rien non plus pour assurer la prise en compte des heures sup­plé­men­taires, le paiement d’indemnités repas et transports. Ce premier pas de fourmi prouve néanmoins que nous pouvons être entendus… si nous nous exprimons !

La grève est un droit fondamental. Nous savons que dans nos métiers, elle est excep­tion­nelle car difficile : nous sommes des salariés inter­mit­tents, fragiles, nous ne voulons pas pénaliser les cinéastes avec qui nous travaillons de toutes nos forces. Mais ces cinéastes peuvent nous comprendre et nous soutenir, c’est même leur intérêt. Comme le disait la pétition de 2011 qu’ils ont largement signée : « Aujourd’hui, les conditions d’épanouissement s’évanouissent peu à peu. Et au final, ce sont bien les films qui en pâtissent ».

Pour les monteuses et les monteurs, ainsi que pour leurs assistant·e·s, il est temps, il est grand temps d’être reconnus à la mesure de ce qu’ils apportent aux films.

Une par­ti­ci­pa­tion massive à cette grève est nécessaire pour nous permettre enfin d’obtenir les avancées que nous demandons depuis des années.

Nous avons mis en place un Doodle pour que vous nous indiquiez si vous par­ti­ci­pe­rez à ces journées de mobi­li­sa­tion. Merci de le remplir rapidement car il est important pour nous de pouvoir nous compter.

Le soutien des personnes travaillant dans l’audiovisuel et de celles qui ne tra­vaille­ront pas à ces dates sera tout aussi précieux, ainsi que leur présence à l’assemblée générale prévue le 10 avril. Pour toute question, ou si vous souhaitez participer activement à l’organisation de la mobi­li­sa­tion, merci d’écrire un mail à : <monteursassocies@​gmail.​com>.

Merci de diffuser très largement l’information auprès de vos collègues.