événements

Entendre le cinéma

Nous vous invitons à une rencontre avec Daniel Deshays, preneur de son comme il aime à se présenter. À l’aide d’extraits de films, il nous expliquera sa conception du son, du cinéma, et du son au cinéma.

« L’oubli généralisé du son finit par nous interroger. Le son est la conséquence d’un acte qui a eu lieu. Il occupe dans le réel une place d’événement com­plé­men­taire. Résonance de tout mouvement, il disparaît à notre conscience en un événement global, dans une fusion mouvement/​son. Ce syn­chro­nisme qui unit son/​image serait-​il la raison première de cette disparition ? 

Comment donc faire apparaître le sonore à notre conscience ? C’est la question que l’on se pose au sortir de la projection, dans ce moment où rien ne reste en notre mémoire.

Cette absence doit être également constatée dans la part qu’on lui accorde au cœur même de l’écriture filmique. Là, le son n’est pas pensé comme élément en soi, à partir duquel on pourrait construire, mais comme sonore contingent d’une situation : le son du direct, voir même de son bruitage. Si la pratique se contente de cela, c’est que ces protocoles arrivent trop tard pour faire entrer plus fon­da­men­ta­le­ment la question du sonore dans l’écriture ciné­ma­to­gra­phique. Pourtant, de temps en temps et pour des raisons souvent spécifiques à un film, le son apparaît dans une place véritable, fortement audible.

C’est à partir d’extraits de films que la question de cette place du sonore sera posée, dans les trois territoires sonores qui le constituent : les voix, les musiques et les bruits. »

Daniel Deshays, ingénieur du son au cinéma, au théâtre et pour le disque, est responsable de l’enseignement du son à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (Ensatt) ; il a fondé l’enseignement du son à l’École nationale supérieure des beaux-​arts (Ensba). Il est l’auteur de 50 questions pour une écriture du son, Éditions Klincksieck, Paris. À paraître en septembre : Entendre le cinéma, même éditeur.

Nous nous retrou­ve­rons ensuite autour d’un verre.

Le mardi 8 juin 2010 à 20 h, salle Jean Renoir à La fémis, 6 rue Francœur • Paris 18ème • M° Lamarck-​Caulaincourt/​Jules Joffrin