Le mercredi 4 mars 2015, Nicolas Tarchiani, nous accueillait au cinéma La Clef à Paris. Voici ci-dessous le texte qu’il a écrit et lu pour le lancement de notre festival. Merci à lui et à son équipe.
« Si nous considérons le cinéma comme le benjamin des arts de la période pré-numérique, nous pouvons aisément comprendre qu’il se soit nourri de ses ainés. C’est pourquoi il a emprunté l’image à la photo, la lumière à la peinture, la structure à l’écriture, la musique à elle-même, la mise en scène au théâtre…
Il lui fallait donc trouver son originalité. Quelque chose qui lui soit propre et qui lui serve à se différencier, à évoluer.
Vous comprenez que je parle ici du montage. Cette technique artistique qui sert à faire des phrases avec les mots du scénario mais aussi ceux du tournage. Donner un sens à ce qui doit en avoir un ou qui n’en avait pas, rattraper les erreurs et les errances.
Dès son apparition, cette spécificité du cinéma est devenue un support idéologique des différences culturelles, notamment entre russes et américains. C’est peut-être à cause de ces derniers, qui ont imposé leur pensée du montage invisible que nous ne connaissons pas bien le métier de monteur puisque les images, les plans se succèdent souvent naturellement comme dans un rêve.
Ce festival va donc vous permettre de découvrir ces artistes de l’ombre accompagnés des réalisateurs des films. Leur relation étroite et privilégiée, intense, conflictuelle et passionnelle, montre que, si toutes les étapes de l’élaboration d’un film en sont ses organes, le montage est, en tous cas pour moi, son âme. »
Nicolas Tarchiani, 4 mars 2015