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Lettre ouverte des États généraux aux producteurs de cinéma

Cette lettre ouverte, rendue publique jeudi 2 mai 2019 a été signée par près de 500 pro­fes­sion­nels (monteurs, monteurs son, bruiteurs, mixeurs…). La liste des signataires est sur le PDF en marge de cet article.

« Paris, le 28 avril 2019

Mesdames et Messieurs,

Le malaise dans la post-​production cinéma était profond, il est maintenant aigu.

Pour preuve :

  • les reven­di­ca­tions exprimées depuis plus de trois ans déjà par les monteurs, monteurs son, bruiteurs et mixeurs ;
  • le besoin que nous avons éprouvé d’objectiver ce malaise par des enquêtes qui offrent un état des lieux documenté de nos professions ;
  • notre décision d’organiser des États généraux afin de partager nos expériences entre nous et avec des directeurs de post-​production, de dif­fé­ren­cier les pro­blé­ma­tiques économiques et celles liées à l’organisation du travail, et de faire des pro­po­si­tions argumentées ;
  • la rédaction et la publication du Livre blanc issu des États généraux ;
  • les témoignages de nos collègues directeurs de la pho­to­gra­phie et étalonneurs qui rencontrent des difficultés comparables aux nôtres au moment des finitions des films ;
  • et enfin, la signature du Livre blanc par plus de 700 pro­fes­sion­nels à ce jour.

Tout cela nous a confirmé que notre sentiment d’être la « dernière roue du carrosse » de la production n’était pas exagéré.

Tout ne se règlera pas par des aug­men­ta­tions de salaires et nous en sommes les premiers conscients. Mais le dés­équi­libre entre nos salaires minima et nos res­pon­sa­bi­li­tés fait partie du problème.

Nous connaissons le contexte économique et les difficultés de financement des films. Elles nous touchent par­ti­cu­liè­re­ment, nous qui sommes proches des cinéastes à un moment où (on nous le répète si souvent) « il n’y a plus d’argent ».

Dans l’espoir de voir enfin aboutir ces négo­cia­tions difficiles, nous sommes prêts à demander à nos syndicats de porter de nouvelles pro­po­si­tions de salaires. Nous considérons qu’elles sont rai­son­nables et légitimes dans la perspective d’un véritable repo­si­tion­ne­ment de nos métiers (chefs et assistants) dans la grille des salaires. Par ailleurs, il est indis­pen­sable que les nouvelles définitions de fonctions déposées pour tous les postes, qui prennent en compte la réalité des évolutions de nos métiers, soient retenues.

Nous voulons pouvoir engager enfin un dialogue apaisé et constructif avec les producteurs et le CNC sur d’autres problèmes soulevés dans le Livre blanc, comme par exemple les délo­ca­li­sa­tions, l’emploi des assistants, les budgets dévolus à la post-​production, l’organisation et les temps de travail… il y a de quoi faire.

Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées,

Le collectif orga­ni­sa­teur des États généraux
et les 475 signataires »