« Monteurs, réveillez-​vous ! »

Sonovision consacre dans son numéro d’août 2001 un article à l’association.

« Depuis la fin juin, les monteurs ont leur association. Baptisée tout simplement Les Monteurs Associés, cette toute nouvelle structure compte déjà cent soixante-​douze membres issus de l’audiovisuel et du cinéma.

Espace collectif d’informations et de réflexions, l’objectif premier des Monteurs Associés est de rompre l’isolement des monteurs, tendance qui s’est accélérée avec l’avènement du virtuel. Force de pro­po­si­tions autant que groupe de pression, l’association entend devenir l’interlocuteur privilégié des instances patronales (producteurs, diffuseurs, réa­li­sa­teurs) et ins­ti­tu­tion­nelles (CNC, ministères…). Ses urgences : redonner au montage sa véritable place dans le processus créatif, assurer le respect de son équipe (du stagiaire à l’assistant), et revaloriser ce métier dans l’échelle des salaires de la profession ciné­ma­to­gra­phique et audio­vi­suelles.

Loin de ne présenter que des avantages, le virtuel a entraîné beaucoup de dégâts. Il a cassé la notion d’équipe. Sous prétexte que nous sommes assistés’ par la machine, le stagiaire a disparu. L’assistant, qui bien souvent travaille en horaires décalés avec le monteur, même sur des longs métrages, est lui aussi menacé”, constatent les membres de l’association. Le huis clos nécessaire de l’équipe se transforme en tête-​à-​tête entre le monteur et son outil.

Outre une dégradation des conditions de travail du monteur, le virtuel limite le com­pa­gnon­nage. Le rôle essentiel de l’équipe consiste à servir de relai de trans­mis­sion du métier. Même s’il existe de très bonnes écoles, il s’apprend aussi en le pratiquant”, estime l’un de ses membres. Autre dys­fonc­tion­ne­ment : l’équipement en virtuel de certaines sociétés de production. Des salles de montage sont improvisées dans des appar­te­ments, parfois même dans des caves.

Enfin, la question des salaires est aussi d’actualité. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les salaires minima de la convention collective du cinéma et ceux de la récente convention de l’audiovisuel pour constater qu’un chef monteur gagne 7500 francs par semaine tandis qu’un chef opérateur perçoit près du double (14 500 francs).

Toutes ces réflexions s’organisent autour de plusieurs ateliers. Un groupe planche sur l’équipe, un autre dresse un état des lieux de la profession, un troisième concocte un guide critique des salles de montage. Enfin, un atelier com­mu­ni­ca­tion est chargé du site web (mon​teur​sas​so​cies​.com), de la com­mu­ni­ca­tion interne et externe.

Accessible à tous les monteurs, qu’ils soient stagiaires, assistants ou chefs, Monteurs Associés se réunit tous les premiers mercredis du mois à la Femis. Avis à bon entendeur ! S.V. »