Paris, le 2 avril 20102
Derrière la façade des succès récents et de la bonne santé apparente du cinéma français, se cache une disparité alarmante des conditions de production des films, et de fortes inégalités de traitement pour ceux qui les fabriquent.
Au cours des années, l’absence d’une convention collective du cinéma étendue a provoqué de graves dérives pour les salaires, les droits sociaux, et les conditions de travail des techniciens.
C’est pourquoi les Monteurs associés ont suivi avec beaucoup d’attention les négociations qui ont abouti à la signature de la convention collective de la production cinématographique entre l’API et cinq syndicats de salariés (SNTR-CGT, SFR-CGT, SNTPCT, FO et CFTC).
En accord avec la SRF et l’AFC, LMA considère que ce texte permet enfin la mise en place d’une réglementation applicable à tout le secteur, malgré de nombreuses imperfections — en particulier pour la branche montage.
Il est par conséquent urgent que cet accord soit étendu par le ministère du Travail.
Au cours des cinq prochaines années, un régime dérogatoire (autorisant des baisses de salaires allant jusqu’à moins 40 %) est prévu pour que des films sous-financés puissent se faire et permettre aux entreprises de production de s’adapter. Cependant, il ne s’agit en aucun cas d’une solution adéquate et durable pour résoudre les difficultés de financement rencontrées par nombre de films, dès lors qu’ils ambitionnent une certaine singularité, quel que soit leur budget.
Il est donc indispensable que les pouvoirs publics — ministère de la Culture et CNC — prennent leurs responsabilités et mettent en place des mécanismes de meilleure répartition des financements afin de ne pas faire porter sur les salaires des techniciens la charge de la pluralité d’expression du cinéma français.