Qu’est ce qui nous pousse à accepter souvent, parfois… de travailler à n’importe quel prix ? La nécessité, les difficultés à trouver du travail, à « faire nos heures », certes, mais encore… Notre métier, le montage (comme les autres métiers du cinéma et de l’audiovisuel), se situe dans le champ du désir : « entrer dans le désir de l’auteur, du réalisateur », « travailler tous pour le film, son film », participer à la création d’une oeuvre. Ce métier, nous l’avons « choisi », nous aimons l’exercer. Mais aussi, être choisi, désiré, pour effectuer le montage d’un film, est en soi un bénéfice, une chance, une valorisation. Faut-il « payer de notre personne » pour mériter cette gratification ? Peut-on parler de servitude « consciente » et assumée ? Pour qui travaillons-nous ? Le réalisateur ou le producteur, notre employeur ? Deux nécessités s’entremêlent : continuer à être « désiré » et ne pas être exclu (compter encore et avoir des droits au chômage…).
Ce sont toutes ces questions que nous avons abordées le 27 juin 2011 avec Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS, économiste et philosophe, auteur notamment de Capitalisme, désir et servitude, un essai sur le thème des nouvelles formes de l’enrôlement salarial. Ses travaux sur les affects à l’oeuvre dans les rapports entre entrepreneurs et salariés éclairent de façon singulière notre relation à notre métier et plus largement celle des salariés du cinéma et de l’audiovisuel.
Parution : décembre 2012
44 pages, 14 × 21 cm
Participation aux frais : 3 €, offert aux adhérents
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