Le 26 octobre, dans le cadre du festival Filmplus à Cologne, la Federation of Film Editors Associations, dite Tempo, a vu le jour.
Le désir de créer une plateforme qui renforcerait les liens entre associations de monteurs à travers le monde remonte à l’édition 2018 du festival. Après une journée de rencontres et de débats, 32 monteurs venus de 13 pays d’Europe et d’Amérique s’étaient promis de poursuivre l’enthousiasmant dialogue qu’ils avaient entamé. Collectivement, il a été convenu qu’une fédération d’associations (1) était la structure la plus adéquate pour pérenniser ces échanges et les ouvrir au plus grand nombre. L’idée de Tempo était née.
Un petit groupe de travail — dont LMA faisait partie aux côtés de BFS (Allemagne), AMC (Italie) et NCE (Pays-Bas) — s’est alors chargé de rédiger une proposition de statuts pour Tempo. L’enjeu était double : être suffisamment précis pour pouvoir donner une existence légale et concrète à la fédération, et suffisamment ouvert pour que les futures associations membres, collectivement, puissent faire de Tempo ce qu’elles souhaitent.
En plus de l’objectif initial, hérité de Filmplus, de « maintenir et développer l’esprit d’unité et de solidarité entre monteurs du monde entier », Tempo s’est donc dotée de missions générales et volontairement consensuelles, qu’il s’agira bien sûr de préciser, d’affiner et de mettre en pratique. Parmi ces objectifs, celui de « bénéficier de l’expérience de chacun dans la gestion de nos associations », celui de « promouvoir activement la diversité, l’égalité et l’équité au sein de notre profession » ou encore celui de « renforcer notre position au sein de l’industrie audiovisuelle ».
C’est cette proposition de statuts légaux, relue et amendée, qui a été signée publiquement par les représentants de 12 associations (2) dans la soirée du 26 octobre.
Le lendemain, un conseil d’administration a été élu pour deux ans. Baptiste Saint-Dizier y siègera pour représenter LMA, tandis que Job ter Burg (NCE) et Alexander Berner (BFS) ont été désignés co-présidents à l’unanimité.
Pour des raisons pratiques, il a été convenu que cette fédération serait créée en Allemagne, la BFS nous faisant bénéficier de son adresse à Berlin. La langue officielle sera l’anglais.
La création même de Tempo est une première étape symbolique dont nous nous réjouissons et nous félicitons. L’idée séduisante de fédérer des associations du monde entier aurait pu se heurter aux particularismes de chacun, avec des histoires, des contextes sociaux et des enjeux nationaux trop différents. Une même passion et de grandes similitudes dans nos pratiques du montage au quotidien ont eu raison de ces difficultés.
Néanmoins, le plus dur reste à faire : dépasser le symbole et faire exister, concrètement, cette jeune et ambitieuse fédération. Pour cela, il faudra évidemment trouver des sources de financements et des partenaires, faire en sorte de se réunir régulièrement (notamment à Cologne chaque année et via Internet), partager notre documentation en anglais (enquêtes et autres publications peuvent être précieuses si elles sont mises en commun), se faire connaître des autres organisations internationales du cinéma et de l’audiovisuel… La liste de nos missions est longue et demandera du temps et de l’énergie. Aussi lancerons-nous bientôt un appel à bonnes volontés pour que toutes celles et ceux qui le souhaitent puissent aider LMA à poursuivre, auprès de nos collègues du monde entier, l’aventure de Tempo.
(1) Il faut entendre associations au sens large, le type d’organisme pouvant bien entendu varier d’un pays à l’autre.
(2) AEA (Austrian Editors Association, Autriche), AMC (Associazione Montaggio Cinematografico e Televisivo, Italie), BE Montage (Association of Belgian Editors, Belgique), BFS (Bundesverband Filmschnitt Editor e.V., Allemagne), Dansk Filmklipperselskab (Society of Danish Film Editors, Danemark), EDA (Asociación Argentina de Editores Audiovisuales, Argentine), FCE (Finnish Cinema Editors, Finlande), HSE (Hungarian Society of Film and Video Editor, Hongrie), LMA (Les Monteurs associés, France), NCE (Nederlandse Vereniging van Cinema-Editors, Pays-Bas), NFK (Norske Filmklippere, Norvège), SSFV (Schweizer Syndikat Film und Video, Suisse)