La post-production cinéma va mal. Monteurs, monteurs son, bruiteurs, mixeurs, nous subissons depuis des années la compression des durées de travail et des budgets, le sous-emploi des assistants, l’incohérence des plannings, les délocalisations, les injustices de la convention collective concernant nos métiers, la dégradation de nos conditions de travail, etc. Cette dégradation générale de nos conditions de travail s’exerce, évidemment, sans que diminuent notre charge de travail ni nos responsabilités, bien au contraire…
La mobilisation et les grèves du printemps dernier n’ont pas été vaines : elles ont contraint les syndicats de producteurs à enfin nous répondre. Il y a eu des avancées, mais leurs propositions sont encore très insuffisantes au regard de la crise que traversent nos métiers. Nous devons obtenir mieux et c’est pourquoi nous ne devons pas relâcher notre pression.
Nous sommes compétents, nous sommes qualifiés. Sans notre travail les films n’existent pas. Nous sommes légitimes pour revendiquer des salaires à la hauteur de nos responsabilités et de notre qualification et nous devons aussi avoir notre mot à dire dans l’organisation de notre travail. Il est temps de prendre notre sort en main : d’ajouter à nos revendications salariales, une réflexion et des propositions pour de meilleurs processus de travail. Il est temps de nous rendre VISIBLES.
C’est l’objectif des États généraux de « l’après-tournage », auxquels LMA, l’AFSI, l’ADAB, et l’ADM vous invitent à participer nombreux.
Nos états généraux débuteront par deux journées de rencontres et de débats les samedis 24 novembre et 15 décembre 2018. Ils aboutiront en février 2019 à la production d’un livre blanc, qui réunira un ensemble de revendications et de propositions que nous présenterons publiquement à nos collègues, aux producteurs, aux réalisateurs, à la presse, aux organismes et institutions du cinéma.
La première journée, le 24 novembre, commencera par un état des lieux de nos professions respectives : bilan des enquêtes effectuées par chacune de nos associations, analyses chiffrées de l’emploi dans notre secteur, des dépenses dans la post-production, des délocalisations… Puis, nous nous répartirons par petits groupes inter-métiers dans plusieurs ateliers thématiques. Ces ateliers seront des lieux de dialogue de constats et d’élaboration de propositions, et nous souhaitons y associer les directeurs de post-production. Il ne s’agira pas d’établir des normes pour figer des manières de s’organiser — qui sont propres à chacun et à chaque film — mais de dégager ensemble des principes de bonnes pratiques, de se donner des outils pour collaborer au mieux, pour défendre et affirmer la valeur de notre travail et pour le bien des films. Pour chaque atelier, des thèmes de discussion précis seront préparés en amont et il sera possible de s’y inscrire à l’avance ou sur place (plus de détails à venir sur nos sites respectifs). Les échanges au sein de chaque atelier pourront se poursuivre sous différentes formes entre le 24 novembre et le 15 décembre.
La deuxième journée, le 15 décembre, commencera par la restitution des travaux des ateliers.Puis nous constituerons deux nouveaux groupes de travail : l’un sera chargé de faire la synthèse et démarrer l’élaboration du livre blanc ; l’autre sera consacré à la réflexion sur la manière de se servir des états généraux, d’en faire un outil du rapport de force avec les producteurs, de communiquer et de mobiliser. Car les états généraux doivent être un tremplin pour relancer la négociation avec les producteurs, continuer à nous faire entendre et faire aboutir nos revendications.
Ces états généraux sont un événement inédit, leur succès dépend de notre implication à tous. Il faut que nous soyons nombreux à y participer, adhérents d’associations ou non, pour que les échanges soient riches, qu’ils renforcent notre solidarité, et que cet évènement ait un impact véritable. Réservez ces dates et faites circuler l’information autour de vous. Le programme détaillé se trouve ici.
À bientôt donc,
Les Monteurs associés (LMA)
L’Association des artistes bruiteurs (ADAB)
L’Association des mixeurs (ADM)
L’Association française du son à l’image (AFSI)