Faisons le point sur notre association

Compte-​rendu de la réunion du 3 octobre 2007

Infos

Le procès des « 4 de la Star Ac » — c’est-à-dire des 4 personnes arrêtées arbi­trai­re­ment parmi la centaine de mani­fes­tants qui étaient intervenus sur le plateau du direct de l’émission Star Academy du 18 octobre 2003 — s’est tenu le vendredi 28 septembre, près de 4 ans après les faits. Rappelons que cette inter­ven­tion se déroulait dans le cadre d’une semaine d’actions et de mani­fes­ta­tions dans l’audiovisuel suite au protocole Unedic signé en juin 2003.

Des adhérents des Monteurs associés sont venus apporter leur soutien aux 4 inculpés, parmi lesquels deux sont réa­li­sa­teurs de docu­men­taires. Le procès a duré près de 6 heures. Des peines de prison avec sursis ont été requises par le procureur. Le délibéré est renvoyé au 16 novembre.

Un autre procès s’est tenu le 2 octobre au Palais de justice de Paris. Un seul inculpé, là aussi pris arbi­trai­re­ment parmi les mani­fes­tants lors de l’occupation du toit de l’Unedic en avril dernier. Deux mois avec sursis avaient été requis par le procureur. Finalement la relaxe a été prononcée par le président « les faits n’étant pas établis ». À noter, une forte présence de soutien dans la salle d’audience, qui n’est peut-​être pas étrangère à la décision.

Convention collective du cinéma. Depuis l’accord d’étape du mois de juillet (cf. compte rendu de juillet), aucune nouvelle information ne nous est parvenue bien que les syndicats se soient engagés à tenir les asso­cia­tions au courant de l’avancée des négo­cia­tions. Nous restons vigilants, en particulier nous exigeons le retrait du poste « monteur », créé de toutes pièces sans définition de fonction, à seule fin de proposer des salaires très inférieurs à ceux de « chef monteur ».

Débat

Une fois n’est pas coutume, cette soirée était consacrée à nous-​mêmes : l’association a décidé de se regarder le nombril. Rien de narcissique dans cette démarche, il s’agissait de faire le point sur notre fonc­tion­ne­ment après 6 ans d’existence.

Le conseil d’administration ressent une lassitude : il n’y a pas suf­fi­sam­ment de renou­vel­le­ment parmi ses membres et ce sont toujours les mêmes qui se chargent des tâches. Un travail peu visible, mais qui prend beaucoup de temps (ça fait penser au montage) : organiser les réunions, préparer les débats, faire les comptes rendus, répondre aux courriers, participer aux réunions inter-​associations, avec les syndicats d’employeurs et d’employés, avec les res­pon­sables de divers salons ou événements, s’occuper des publi­ca­tions, du site, de la liste de discussion, de la trésorerie, des adhésions, des élections, jouer les « traiteurs » pour les soirées conviviales et autres galettes… On en passe et des meilleures. Bref, il ne s’agit pas de se plaindre d’un engagement bénévole dans lequel on s’est investi, mais de demander que chacun en prenne sa part, car le bon fonc­tion­ne­ment d’une association repose sur le partage : on reçoit et on donne. Or, il se trouve que beaucoup d’adhérents se comportent en « consom­ma­teurs », ils prennent mais ne donnent rien. 

Les ateliers qui ont connu un grand succès dans les premières années ne fonc­tionnent plus.

Les réunions mensuelles connaissent une fré­quen­ta­tion très variable : de 30 à 40 personnes pour certaines, on passe à une centaine pour d’autres. En juillet dernier, nous n’étions qu’une vingtaine. On assiste à un turnover en particulier de jeunes entrants dans le métier qui passent une fois ou deux, mais aussi d’adhérents qui viennent spo­ra­di­que­ment.

Au cours de cette soirée, chacun a pu s’exprimer pour dire pourquoi il était venu. Parmi la quarantaine de présents, une dizaine n’étaient pas adhérents.

Est-​il utile de maintenir ces réunions mensuelles ?

« 6 ans d’existence, ça a été très riche, mais il y a un épuisement sur la forme de bagarre qu’on peut mener. Le sentiment qu’on a fait le tour. »

« Moi je viens pour voir des têtes sym­pa­thiques. J’aime bien ce rendez-​vous mensuel. J’étais au CA l’année dernière et c’est du boulot d’organiser les débats ou les rencontres. Les projections initiées par Hélène Viard, ce serait bien de les relancer. Il faudrait que l’association touche plus de monde. Je suis prêt à relancer un atelier dans ce but. Quand on organise une rencontre, ce serait bien de rédiger un petit texte pour la présenter qu’on pourrait laisser dans les lieux de montage. »

« C’est la première fois que je viens. Une amie monteuse m’a parlé de l’association. Je viens pour rencontrer des gens qui font du montage, pour en parler, pour échanger, pour du travail. J’ai peu l’occasion de le faire avec les gens autour de moi. »

« Je pense que c’est important la réunion mensuelle, un rendez-​vous fixe. J’ai beaucoup travaillé cet été, je rentre de vacances, c’est une façon de raccrocher, de se reconnecter, c’est un peu une équipe qu’on retrouve. »

Est-​ce que l’association, c’est partager nos savoirs ou un groupe qui a besoin une fois par mois de se tenir au chaud ?

« Les deux… »

« Avant, on entendait les autres parler de leur expérience du moment. »

« Moi je ne suis pas fidèle. Un truc fondamental de l’association, c’est de pouvoir parler de nos expériences. Moins on parle, plus on est seuls. C’est un lieu de débat où on doit arriver à s’exposer. Une autre chose qui m’intéresse, c’est d’analyser, de décrypter. Les rencontres avec les autres métiers, c’est important. »

Une proposition du CA : passer à un rythme bimestriel : 6 réunions par an, dont deux « conviviales » (notre désormais célèbre galette en janvier, et un pot de rentrée) et quatre temps forts préparés à l’avance. Quant à l’atelier projection, il avait du succès, mais rassemblait peu d’adhérents. Hélène Viard l’avait déploré.

« Si les projections étaient le 1er mercredi du mois, intégrées à la réunion… 5 ou 6 projections par an ? »

« C’est toujours le même problème, il faut s’en occuper ! »

« Peut-​être deux projections par an. Et établir un programme de débats sur l’année pour arriver à se décharger des réunions. »

« Si ce ne sont que des débats organisés, il n’y a pas cette liberté de parole. Ce n’est pas une question d’être nombreux. Je me souviens d’un mois d’août où nous étions peu et ça avait été formidable. »

« C’est dommage quand il y a peu de monde, il y a moins de débat. Le monde, c’est important pour les gens qui organisent. »

« L’année dernière était très riche. Peut-​être un peu trop ! On ne demande pas non plus qu’il y ait des choses extra­or­di­naires à chaque fois. »

« Venir comme consom­ma­teur c’est bien, mais une association c’est aussi l’émulation de tout le monde. J’ai initié un atelier, dix personnes se sont inscrites, et à la première réunion personne n’est venu. »

« À la base de l’asso, ce n’était pas seulement on va se parler entre nous, c’était aussi la bagarre. »

« Il s’est avéré qu’on pouvait être un groupe de pression. »

« Je suis adhérente depuis 4 ans. Je n’ai pas souvent pris la parole. J’ai souvent eu envie de parler, c’est difficile. Je suis monteuse et assistante. Les chefs avec qui je travaille ne viennent pas régu­liè­re­ment. L’Atelier assistant, c’était compliqué à cause du mélange entre débutants et gens expé­ri­men­tés. »

« Une fois par an, il pourrait y avoir une réunion assistants gérée par les assistants. Ça pourrait motiver un atelier. Ce serait intéressant pour les deux côtés. Quant à la parole libre, pour raconter ses expériences, le bruit a couru que c’était le bureau des pleurs. C’était peut-​être un peu « alcooliques anonymes », mais est-​ce que ça ne vous manque pas ? »

« Ça serait possible d’ajouter 1/​4 d’heure entre les infos et le débat pour laisser un espace de parole. Ça peut être lancé à la réunion et continuer après. »

« Le bureau des pleurs : ça fait aussi partie de ce qu’on vit, c’est pas forcément négatif. On peut analyser et progresser. D’autre part, on nous a accusé en 2003 d’être « une annexe » de la Coordination des inter­mit­tents et précaires, mais il faut aussi aborder ces sujets. Sinon, on dit que tout va bien, que tout le monde travaille. »

« N’est-il pas possible de planifier les thèmes des débats ? »

« Ce n’est pas un problème d’organisation. On se retrouve au CA avec toujours les mêmes personnes qui font les mêmes choses. »

« Cet été j’ai eu un problème avec un producteur qui a dit que j’étais incom­pé­tente. Je lui ai dit que je pouvais poser la question à l’association et tout de suite le ton a baissé. C’est pour ça que je me pose la question de l’ajout LMA dans les génériques comme les chef opérateurs AFC. Je suis jeune. Je me dis qu’on va devoir défendre ce métier dans les trente ans à venir. Les asso­cia­tions ne vont-​elle pas devenir des sortes de piliers ? »

« Je suis Irlandais. Je découvre le métier ici. J’ai peu de contacts, il y a un isolement. On pratique le métier seul ou avec un réalisateur stressé. Au niveau syndical, en tant qu’étranger, je n’y comprends rien. Pouvoir en discuter, de ça ou de technique… Je serais déçu s’il manquait quelque chose, si on devait se réduire à un seul aspect : les conditions de travail, la technique, l’analyse, le bureau des pleurs, j’ai besoin de tout. »

Dans les propos divers, on a entendu un attachement à ce rendez-​vous mensuel, mais là encore peu de bonnes volontés se sont manifestées pour mettre en œuvre les pro­po­si­tions.

Le débat n’est pas clos. Chaque adhérent doit y réfléchir d’ici les prochaines élections au CA qui auront lieu vers le mois de mars. Ce qui est sûr, c’est que des changements sont en vue.

Prochaine réunion : mercredi 7 novembre 2007, à partir de 20 h, cafétéria de la Fémis