Les monteurs au mixage, le montage des téléfilms, affaire Glem (1)

Premier sujet abordé : la première rencontre des Monteurs associés avec le Groupe 25 images (association de réa­li­sa­teurs de téléfilms). Lors de cette rencontre ont été abordés :

  • le problème de l’absence du monteur au mixage. Les uns considèrent que c’est un problème à assumer indi­vi­duel­le­ment face aux productions, qui mettent en avant un manque de budget ; les autres estiment souhaitable une action collective, car l’absence de monteur aux finitions fait partie de la dépro­fes­sion­na­li­sa­tion du métier au mépris de l’objet fabriqué : on est passé de « l’œuvre » au « PAD ». À France 3 par contre, c’est statutaire, le monteur va au mixage. Une monteuse associée souligne que le problème est le manque d’ambition des œuvres de télévision ; un réalisateur répond qu’à 25 Images, ils essaient d’être ambitieux, la notion d’œuvre étant la plus importante ;
  • le problème des délais de montage des téléfilms. Ils sont trop courts (6 semaines). Il faudrait renouer le dialogue avec les monteurs, pour optimiser le travail du tournage, et ne pas laisser les producteurs déposséder les réa­li­sa­teurs de leur film. Le réalisateur de téléfilm n’a pas de statut. Pour certains il faut se battre contre les producteurs, pour d’autres contre les diffuseurs, et en tout cas remettre en cause les budgets ;
  • le problème de la trans­mis­sion du métier. Le métier de monteur est artisanal, il se fait sur le mode du com­pa­gnon­nage. Il semble que le CNC soit sensible à ce problème. Les Monteurs associés proposent qu’un bonus soit attribué par le CNC aux productions qui engagent un assistant tout au long du montage. Il faut donc rédiger des pro­po­si­tions concrètes et les soumettre au CNC, qui propose une table ronde en septembre.

On évoque ensuite le départ possible de L. Bachmann de l’unité fiction de France 2. Les Monteurs associés pourraient-​ils proposer que des créateurs la remplacent, et faire ainsi barrage au copinage de rigueur au sein des chaînes ? On répond qu’il est difficile pour un créateur d’occuper un poste ins­ti­tu­tion­nel.

Est ensuite abordée la réunion avec le SPI (Syndicat des producteurs indé­pen­dants). Les repré­sen­tants du SPI ont trouvé que l’association était une « excellente initiative qui permettra de résoudre les problèmes de façon globale et non plus au cas par cas ».

Ont été discutés plusieurs points :

  • la décon­si­dé­ra­tion des monteurs ;
  • les nouvelles tech­no­lo­gies : montage sur ordinateur, petites caméras numériques, d’où l’inflation de rushes, le formatage TV… ;
  • l’absence de l’assistant : le SPI estime que les productions subissent le contrecoup de cette absence, mais cela reste un problème d’argent. Sur les films d’auteurs, les budgets sont insuf­fi­sants. Par ailleurs, toujours selon le SPI, « pour les docu­men­taires, le monteur est le poste le plus cher, car la durée de son contrat est la plus longue. » Réponse des Monteurs associés : « Pourrait-​on, en vue de la table ronde avec le CNC, obtenir du SPI les chiffres précis des salaires de l’équipe (tournage, montage, durées, etc.) ? »

Est de nouveau émise par LMA l’idée d’un bonus pour les producteurs qui payent l’assistant sur tout le montage. Durant l’assemblée générale est évoquée la possibilité d’inviter des directeurs de production et de post-​prod à l’AG de septembre, afin de savoir notamment comment font ceux qui parviennent à payer normalement les monteurs malgré des budgets globaux très bas. On commence dès maintenant à lancer des invitations.

Autre thème abordé : le cas Glem production, qui a recruté 20 étudiants (écoles privées de cinéma) en convention de stage. Ils leur ont fait visionner, logger et annoter 1 400 heures de rushes, de jour comme de nuit (les 3 × 8), sans encadrement, ceci étant une violation de la convention de stage. 3 000 francs leur ont été donnés en gra­ti­fi­ca­tion non déclarée. La monteuse ayant signalé ce cas a demandé aux Monteurs associés de faire quelque chose. Une lettre a donc été envoyée à Glem production, puis au CNC, en réclamant une enquête sur cette société, et enfin aux syndicats et aux écoles de cinéma. Le CNC essaie de trouver une solution. D’autres actions sont en cours. Et plus géné­ra­le­ment, on relance l’idée de rendre visite aux boîtes qui font travailler les assistants de nuit.

Suit alors une discussion nourrie sur l’utilisation à la télévision de stagiaires non payés. Certains estiment qu’ils sont bien contents de trouver un premier travail, n’ayant pas de relations. On répond que l’association existe aussi pour s’élever contre ce genre de pratique. Les stagiaires sont là pour apprendre un métier au sein d’une équipe qui doit rester solidaire. La notion d’équipe est à sauvegarder envers et contre tout. Si on laisse faire des productions comme Glem, on ne pourra jamais maintenir le statut de l’assistant.

On fait ensuite un survol des dernières nouvelles concernant les ateliers.

Atelier Internet
Le site a été com­plè­te­ment rénové pour les 1 an de l’association. Rappel de l’adresse : www​.mon​teur​sas​so​cies​.com. Les ateliers pourront directement y mettre leur textes en ligne. Annie Pierre propose de faire un petit cours ou un mode d’emploi pour mettre tout le monde au parfum sur l’utilisation du site. L’ancien forum est remplacé par une liste comportant les adresses e-​mail de chacun ; les discussions se font donc à présent via l’e-mail.

Atelier État des lieux du montage
Il n’y a toujours pas assez de réponses. Il faut continuer à répondre aux ques­tion­naires, et à les distribuer dans les différents lieux de montage. De même pour les manifestes… Par ailleurs, on suggère de faire des copies de la cassette des monteurs anglais sur les conditions de travail à respecter dans une salle, afin de la montrer dans les différents lieux de montage.

Atelier Projection
Cet atelier qui a pour vocation de réunir des films montés ou réalisés par… des monteurs afin de les projeter est en manque de pro­po­si­tions. Tous ceux qui dési­re­raient montrer quelque chose doivent demander à Hélène Viard la fiche signa­lé­tique prévue à cet effet (titre, durée du film, format, sujet, etc.), et la lui remettre.

La réunion s’est conclue par un buffet, à l’occasion des un an de l’association. Ça se fête !

Prochaine réunion : mercredi 7 août à 20 h 30, à la Fémis