Mobilisation contre le protocole du 18 avril 2006

Nous nous sommes retrouvés autour d’un verre pour fêter l’heureuse issue du conflit qui opposait une de nos collègues à un producteur malhonnête et grossier (cf. comptes rendus précédents). Elle a pu obtenir gain de cause sur le plan matériel : le paiement de tout ce qui lui était dû, ainsi qu’une somme prenant en compte le préjudice qu’elle avait subi ; et sur le plan moral : une lettre d’excuse manuscrite du producteur.

Elle a voulu remercier pour le soutien et l’aide qu’elle a reçu de l’association dans ses démarches et la solidarité de ceux qui lui ont trouvé du travail alors qu’elle rencontrait de grosses difficultés matérielles. Mais la victoire qu’elle a obtenue tient aussi et surtout à sa propre attitude combative pour réunir plus de soixante-​dix témoignages, aller aux prud’hommes, poursuivre au pénal…, bref se prendre en main et ne pas croire qu’on ne peut rien faire par risque d’être « grillée » dans le métier.

Nous rappelons que le nouveau service des procédures de contrôle du CNC est habilité à suspendre les fonds de soutien des productions qui ne respectent pas le droit du travail.

Actualités

Assédic
La CFDT (et la CFTC) se sont engagées à signer le protocole du 18 Avril 2006 après la manœuvre pro­cé­du­rière de Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, qui a abouti à renvoyer sine die la PPL (proposition de loi à l’initiative du Comité de suivi, signée par plus de 470 par­le­men­taires de toutes tendances).
Ce protocole est une sorte de copier-​coller de celui de juin 2003 puisqu’il s’agit toujours d’effectuer 507 heures en 10 mois (pour les techniciens) pour obtenir 243 jours d’indemnités. La différence est la disparition du SJR (Salaire journalier de référence) dans le calcul de l’indemnité, ce qui pourrait sembler positif. Malheureusement la nouvelle formule de calcul de l’indemnité revient à un alignement par le bas et les projections révèlent une baisse moyenne d’environ 20 %.

D’autre part, le Fonds transitoire, qui a permis de repêcher 34 000 personnes qui avaient fait 507 heures en 12 mois et non pas en 10, disparaitra lorsque le protocole entrera en vigueur pour faire place à un Fonds permanent de pro­fes­sion­na­li­sa­tion dont l’objectif est d’indemniser les sorties de carrière : une allocation servie en fonction de l’ancienneté (deux mois en dessous de cinq ans, trois mois entre cinq et dix ans, six mois au-​delà de dix ans).

L’heure est donc de nouveau à la mobi­li­sa­tion contre ce protocole aussi néfaste que son pré­dé­cés­seur… et cette fois sans rattrapage.

Deux rendez-​vous :
Mardi 14 novembre 2006 à 11 heures devant le siège de l’UMP 55, rue de La Boétie (M° Miromesnil ou St-​Philippe-​du-​Roule).
Mercredi 6 décembre 2006 : journée nationale d’actions et de grèves (modalités à venir). C’est le jour où commence le congrès de la CGC qui n’a pas encore donné sa réponse sur la signature du protocole. Cette réponse est déter­mi­nante car si le protocole n’était signé que par deux centrales (CFDT et CFTC) il perdrait en légitimité et celà mettrait syndicats signataires et gou­ver­ne­ment dans l’embarras. À 14 h 30, une mani­fes­ta­tion partira du ministère de la Culture, métro Palais-​Royal, à laquelle il faudra venir en nombre. Interrogez vos mails, tenez-​vous informés.

Convention collective du cinéma
Les premières pro­po­si­tions de salaires des syndicats d’employeurs ont été com­mu­ni­quées, et là aussi l’heure est grave. Rappelons l’objectif du gou­ver­ne­ment : l’ensemble du secteur du spectacle vivant et enregistré doit être couvert par 8 conventions collectives étendues, c’est-à-dire faisant force de loi. Autrement dit, il ne sera plus possible de proposer (ou d’imposer) des salaires à moins 10, 20, 50 %… puisque les minima seront obli­ga­toires. Encore faut-​il que ceux-​ci soient décents !

Voici deux pro­po­si­tions pour la filière montage :

  • L’AFPF (ass. française des producteurs de films et de programmes audio­vi­suels) pour 40 heures :
  • chef monteur : 858 €(actuel­le­ment 1 299,10 pour 39 h), soit une baisse de 441,10 €
  • monteur son : 722 € (actuel­le­ment 1 299,10 pour 39 h), soit une baisse de 577,10 €
  • 1er assistant monteur : 585 € (actuel­le­ment 885,21 pour 39 h), soit une baisse de 300,21 €
  • assistant monteur adjoint (ex stagiaire) : 453 €

La CSPF (chambre syndicale des producteurs de film) pour 40 heures :

  • chef monteur : 1 272,86 €, soit une baisse de 20 €
  • monteur son : 960,43 €, soit une baisse de 338,67 €
  • 1er assistant monteur : 833,14 €, soit une baisse de 52,07 €
  • assistant monteur adjoint (ex stagiaire) : 636,43 €

Tout cela est bien entendu inac­cep­table. L’association a déjà envoyé un courrier aux négo­cia­teurs de la commission mixte paritaire pour leur faire part de son indignation devant de telles pro­po­si­tions, et réaffirmer que les monteurs son (cette fonction n’existait pas dans la convention actuelle) sont des chefs de poste (chef monteur son) en raison de l’importance de leur travail avec comme conséquence la consti­tu­tion d’une équipe autour d’eux. D’autre part, nous avons réitéré notre volonté de remédier aux erreurs de l’histoire, en procédant à une rééva­lua­tion de nos postes dans la grille de clas­si­fi­ca­tion des salaires.

Nous avons également décidé de rédiger une pétition qui formulera l’ensemble de nos reven­di­ca­tions auprès des par­ti­ci­pants à la négociation de la convention collective. Cette pétition devra largement circuler auprès de nos collègues, ce qui implique une mobi­li­sa­tion de tous les adhérents de l’association pour obtenir un maximum de signatures.

Nous n’avons pas eu le temps d’aborder le thème des génériques et la possibilité de rajouter la mention LMA. Nous en reparlerons plus tard.

Prochaine réunion : mercredi 6 décembre2006, 20 heures, cafétéria de la Fémis (oui, c’est le jour de la grève, donc une très bonne raison pour finir la soirée ensemble). Thème de la soirée : la prise de son multipiste et ses consé­quences au montage. En présence d’ingénieurs du son et de mixeurs.