Monter à tout prix

Questionnons la relation par­ti­cu­lière que nous entretenons avec notre travail.

Qu’est-ce-qui nous pousse à accepter souvent, parfois… de travailler à n’importe quel prix ?
La nécessité, les difficultés à trouver du travail, à « faire nos heures », certes, mais encore…
Notre métier, le montage (comme les autres métiers du cinéma et de l’audiovisuel), se situe dans le champ du désir : « entrer dans le désir de l’auteur, du réalisateur », « travailler tous pour le film, son film », participer à la création d’une œuvre.
Ce métier, nous l’avons « choisi », nous aimons l’exercer.
Mais aussi, être choisi, désiré, pour effectuer le montage d’un film, est en soi un bénéfice, une chance, une valo­ri­sa­tion.
Faut-​il « payer de notre personne » pour mériter cette gra­ti­fi­ca­tion ?
Peut-​on parler de servitude « consciente » et assumée ?
Pour qui travaillons-​nous ? Le réalisateur ou le producteur, notre employeur ?
Deux nécessités s’entremêlent : continuer à être « désiré » et ne pas être exclu (compter encore et avoir des droits au chômage…)
Nous vous invitons à une rencontre-​débat avec Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS, économiste et philosophe, auteur der­niè­re­ment d’un essai Capitalisme, désir et servitude, sur le thème des nouvelles formes de l’enrôlement salarial.
Ses travaux sur les affects à l’œuvre dans les rapports entre entre­pre­neurs et salariés éclairent de façon singulière notre relation à notre métier et plus largement celle des salariés du cinéma et de l’audiovisuel.

Nous vous attendons nombreux,
le lundi 27 juin 2011 à 19 h 45
au Théâtre du Petit Saint-​Martin • 17 rue René Boulanger • Paris 10ème
M° Strasbourg Saint-​Denis