Les Kunstpreis Berlin (prix d’arts de la ville de Berlin) ont été créés en 1948 à l’occasion du centenaire de la révolution de mars 1848 et récompensent des réalisations ou des œuvres artistiques, dans les arts visuels, l’architecture, la musique, la littérature et le s arts du spectacle. Depuis 1984 le cinéma et les médias (radio, télévision…) sont également récompensés. C’est dans cette catégorie (Kunstpreis Film und Medienkunst) que notre collègue Nelly Quettier (LMA) a reçu le 18 mars dernier ce prix. C’est la première fois qu’une monteuse est récompensée.
Le jury, composé de Bettina Böhler (monteuse), Zsuzsanna Kiràly (productrice) et Christian Petzold (cinéaste) ont salué son travail avec ces mots : « (…) Elle jette des ponts entre des mondes opposés et met en scène des constellations complexes de personnages, avec empathie et sensibilité. Les coupes qu’elle opère n’ont pas besoin d’être invisibles — elles peuvent même être abruptes —, elles s’affranchissent de la grammaire du langage cinématographique et sont une invitation à rompre avec les pratiques dominantes. Ses montages n’ont pas peur de marcher sur un fil ; ils interrogent les limites de ce qui peut être montré (par exemple, dans les scènes de cannibalisme de Trouble Every Day) et confèrent à la poésie une logique inébranlable : Holy Motors se termine par une conversation entre des limousines assoupies — et grâce à l’art de Nelly Quettier, nous en croyons chaque mot. »
Le grand prix était décerné cette année au cinéaste Joachim Trier. Les Kunstpreis ont récompensé dans les autres disciplines : Petrit Halilaj (arts visuel), Xu Tiantian (architecture), Joanna Bailie (musique), Barbi Marković (littérature) et Marcel Kohler (arts du spectacle).
Retrouvez nos entretiens avec Nelly Quettier pour Anette (Leos Carax, 2021) sur cette page et pour Heureux comme Lazzaro (Alice Rochwacher, 2018) dans Les Monteurs s’affichent – Les Actes du festival 2020.