Offre d’emploi sur Internet, 35 heures, carte d’identité pro­fes­sion­nelle

Chers collègues et adhérents, avez-​vous pensé à renouveler votre adhésion pour 2002 ? Le montant de la cotisation, ini­tia­le­ment prévu à 400 francs dans les statuts, a été ramené à 40 euros (minimum).

La réunion a commencé par l’annonce de l’ordre du jour et la lecture des noms des membres du bureau élus par le CA (cf. compte-​rendu du 16/​01/​02).

1) Les pro­po­si­tions d’emploi sur Internet
Une annonce repérée par une de nos adhérente (sur E-​recrut), nous a alerté sur différents points : on recherche des assistants (monteurs ou réa­li­sa­teurs) avec de l’expérience obligatoire en montage, 3D… mais para­doxa­le­ment ceci dans le cadre d’un stage de 3 à 6 mois rémunéré au Smic horaire (et les débutants sont acceptés !). Sur d’autres sites de recrutement du Net, on retrouve des annonces du même type.

Doit-​on laisser passer ce genre d’annonces qui ressemblent à des contrats détournant le code du travail et bien loin des conventions collectives ?

Une lettre lue et approuvée lors de la réunion va être envoyée à l’ensemble des employeurs de l’audiovisuel, à la presse pro­fes­sion­nelle, au CNC, au Président de l’UNEDIC, aux syndicats de la profession.

(Petit rappel : dans le cas de l’audiovisuel privé, les 3 salaires conven­tion­nels doivent être appliqués — à la différence du cinéma dont la convention n’est pas étendue. Il faut savoir que l’on peut éviter de passer par les prud’hommes, en trouvant un soutien et en ayant recours à la commission de suivi, constituée de l’USPA et des deux syndicats signataires — CFDT, SNTR-​CGT. Rappelons aussi que les salaires de la grille de la convention ne sont qu’un minima.)

2) Le passage aux 35 heures
Depuis janvier 2002 les professions de l’audiovisuel sont passées aux 35 heures heb­do­ma­daires. On pouvait se douter qu’il y aurait un vrai décalage entre la réalité du métier et l’administration. Force est de constater que tel est le cas… En effet, lors de notre réunion, les premiers témoignages sur la gestion des 35 heures par les employeurs de la profession se sont avérés inquiétants !

Par exemple, des producteurs proposent 35 h + 4 h sup­plé­men­taires pour le même salaire que les 39 h de 2001 ; ou pire, certains ne déclarent que 4 jours, demandant au monteur qu’il vienne quand-​même travailler le 5è jour de la semaine (ce 5è jour est donc « rémunéré » par les Assedic !) et lui proposent de prolonger fictivement la fin du contrat de quelques jours ou semaines afin qu’il bénéficie de plus d’heures pour ses Assedic (oui mais si on enchaîne 2 projets ? et si les Assedic nous demandent notre contrat ?). Nous sommes donc dans l’illégalité totale…

De vrais problèmes se posent en termes d’accident du travail, d’Assedic (comment arriver aux 507 heures pour ouvrir des droits ? etc.), de recon­nais­sance et rému­né­ra­tion des heures supp. etc. Nous sommes tous assez d’accord sur le fait que si les producteurs continuent à tirer sur la corde des Assedic, le régime des inter­mit­tents, déjà fragilisé, sera de plus en plus sur la sellette, et on risque tout simplement de nous le supprimer ! Aussi nous proposons-​nous, en tant qu’association, d’alerter les syndicats au plus vite. (Autre rappel : le salaire « forfaitaire » est illégal.)

3) Le point sur la carte d’identité pro­fes­sion­nelle
Créée sous le gou­ver­ne­ment de Vichy, cette carte délivrée par le CNC ne reconnaît que le domaine ciné­ma­to­gra­phique (trois stages plus un stage labo pour obtenir la carte d’assistant ; 6 assistanats sur long métrage « français » pour la carte de chef monteur). Les producteurs la demandent pour obtenir des subventions. Cela fait plusieurs années que les pro­fes­sion­nels et les syndicats trouvent cette carte et ses critères com­plè­te­ment obsolètes.

Depuis une semaine, les discussions ont repris au CNC et notre association demande la révision des critères qui sont notamment illégaux en ce qui concerne l’Europe et les accords de Bruxelles ( « libre circulation des tra­vailleurs »). Le CNC demande que les uns et les autres envoient des pro­po­si­tions.

Un groupe s’est donc constitué lors de notre réunion pour réfléchir à une proposition et l’envoyer au CNC. Un débat a suivi autour de la remise en cause de l’existence même de cette carte. À suivre…

4) Les activités des ateliers

  • Atelier argu­men­taire : la réunion avec l’USPA à propos du manifeste a été annulée, ils proposent une autre date, le 21/​02/​02 (l’atelier doit se consulter avant d’accepter cette date).
  • Ateliers État des lieux et Guide des salles de montage : il manque beaucoup de réponses aux ques­tion­naires afin que les analyses puissent être faites ! Incitez les copains à répondre !! Vous pouvez demander des ques­tion­naires par mail ou par écrit (NB : la mention de votre nom sur les ques­tion­naires est tout-​à-​fait facultative, vous pouvez ainsi garder l’anonymat).
  • L’Atelier formation n’a pas pu se réunir faute d’un lieu de réunion.
  • Atelier son : prochaine réunion le mardi 12 fevrier 2002.

5) L’émission de France Culture
Une seule réponse du groupe de l’association interviewé (itw pré-​enregistrée) a été retenue : crainte du côté du « formatage » des films. Pas de questions sur le montage, mais une pré­sen­ta­tion de l’association, ce qui n’est déjà pas si mal !

6) Le débat : les assistants-​monteurs « confirmés » qui n’arrivent pas à trouver du travail en tant que chef monteur.
Il faut élargir ses horizons, monter des court métrages, rencontrer de jeunes réa­li­sa­teurs, mais les producteurs restent difficiles à convaincre ; peu d’idées finalement de solutions à ce sujet. Certains d’entre-nous, par exemple, recom­mandent un jeune monteur à un producteur en proposant, en accord avec le dit jeune, de passer quelques fois au montage et d’assister à des projections.

La réunion s’est achevée sur la lecture de la listes des pro­po­si­tions de débats pour les prochaines réunions (réunion de mars : les droits d’auteur) et sur un rappel « éthique » : lorsque sur un montage on remplace une personne qui a été « remerciée » par la prod, ça devrait être dans l’usage de la contacter, car c’est très dur à vivre.