Où s’arrête le montage, où commence le trucage ?

Compte rendu de la réunion du mercredi 4 juillet 2007

L’assistance était clairsemée pour cette dernière réunion de la saison mais nous étions cependant trop nombreux pour envisager de nous rapatrier au café.

Les infos

Convention collective de la production ciné­ma­to­gra­phique

1) Suite à notre courrier aux syndicats concernant l’apparition d’un nouveau poste de « monteur » (avec bien entendu un salaire très inférieur à celui de « chef monteur »), nous n’avons reçu qu’une seule réponse, celle du SNTR CGT, nous affirmant qu’il n’avait pas défendu cette proposition contrai­re­ment à ce que nous avait soutenu Jean Cottin de l’UPF (Union des producteurs de films) lorsque nous l’avions rencontré en juin avec les autres asso­cia­tions de techniciens.

2) Nous nous sommes étonnés et inquiets de la tournure prise par la grève de juillet qui a vu le SNTPCT signer avec l’UPF un accord d’étape dans le cadre de la négociation de la convention ayant pour premier résultat de suspendre la grève sur les tournages des films produits par les adhérents de l’UPF, une grève à la carte en quelque sorte.

La suite des événements en octobre.

Le débat : « Où s’arrête le montage, où commence le trucage ? »

La discussion a porté sur quelques points précis. Où se trouve la limite ? Ce n’est pas parce que c’est dans la machine que nous devons tout faire. Il y a une vaste palette d’outils mais qui n’est pas forcément la nôtre.

La question se pose dif­fé­rem­ment selon les projets, si pour un magazine, la production vous demande plein de trucages à faire en une demi-​journée, ce n’est pas jouable.

Il faut distinguer les trucages provisoires que l’on fait pour la maquette (comme l’étalonnage d’une séquence tournée à 2 caméras qui ne raccordent pas) et ceux qui sont destinés à rester tels quels.

Si le temps de montage s’y prête, certains outils peuvent être fort bien utilisés pour effectuer par exemple un retour­ne­ment d’image, un recadrage, une sur­im­pres­sion, « un accéléré sur une voiture qui n’en finit pas de s’arrêter avec un acteur qui sans raisons ne se décide pas à sortir… », voire « un léger zoom sur un insert trop fixe afin de lui donner ce léger mouvement dont il manquait cruellement », « mettre un flou à la fin d’une scène lorsque cet effet a été tourné dans d’autres scènes mais pas dans celle-​ci ou trop tard… » Une solution toute simple peut des fois remplacer un trucage plus important. Il ne faut pas s’interdire de s’amuser. Toutes ces pos­si­bi­li­tés peuvent nous permettre d’affiner une scène, de servir le sens du propos et par là même de mieux travailler la narration. Le trucage fait partie du langage.

Tout ne peut pas être fait au montage. Il y a souvent un mauvais calcul de la production qui en ne faisant pas appel à un truquiste provoque une perte de temps et d’énergie, ce qui a forcément un coût final.

« Il arrive qu’un truquiste intervienne sur un film sans avoir rien compris à ce film, il reste dans ses normes qui ne tiennent pas compte de l’auteur. » Le dialogue avec le truquiste est très important d’où la nécessité que ce dernier soit choisi par le réalisateur au même titre que les autres techniciens.

Sur Avid et Final Cut, les fabricants ont arrêté d’améliorer les fonctions de montage. Ils vendent des effets en nous imposant leurs goûts avec le risque d’uniformisation.

Il faut se méfier d’une tendance de certaines productions à vouloir faire effectuer l’ensemble des trucages par le monteur. Même s’il est utile de savoir se servir de quelques outils simples, ce n’est qu’un aspect secondaire de nos compétences.

Prochaine réunion : mercredi 3 octobre 2007 à partir de 20 h, cafétéria de la Fémis