Réunion avec l’ADP

1) L’Association des directeurs de production (ADP) a répondu présente à notre invitation. Ainsi, 4 de leurs membres (3 directeurs/​trices de prod. et une directrice de post-​prod.) ont assisté et participé à l’assemblée générale. Ils ont d’abord présenté leur association qui réunit surtout des directeurs de production travaillant sur des longs métrages pour le cinéma et un petit peu pour la télé. Le but de leur association est de partager et d’échanger les expériences, connais­sances et problèmes rencontrés avec les différents corps de métier, ainsi que de se tenir informé de l’évolution des lois. Ils nous ont dit l’envisager aussi comme une sorte de « club de rencontres ».

Ils se sont dit intéressés par cette première prise de contact avec Les Monteurs associés et, quand ils en auront parlé plus largement aux autres membres, sont partants pour qu’on se revoit, en groupes plus restreints, pour discuter plus précisément, conscients de certains problèmes rencontrés par les équipes de montage, surpris (et parfois l’apprenant ce soir) par d’autres.

Par exemple, les 4 personnes présentes ont toujours fait des réunions de préparation (films et téléfilms) où le monteur et/​ou l’assistant étaient présents, et ne comprennent pas comment il pourrait en être autrement, ne serait-​ce que pour une estimation chiffrée des besoins. Sur les téléfilms, ils ont remarqué que le chef monteur n’allait souvent pas jusqu’à la finition du film et que l’assistant était seulement prévu pour numériser et être présent aux bruitage et post-​synchro (ils invoquent des raisons de budget), mais eux n’ont jamais rencontré de cas extrêmes où le monteur et l’assistant (ou la personne « louée » par le prestataire) ne faisaient que se croiser pour se partager la machine. Ils semblent surpris des conditions de travail des monteurs sans assistant, avec derushage et digi­ta­li­sa­tion de nuit. Ils vont questionner les autres membres de leur association. La discussion a donc eu lieu autour de la nécessité d’une réunion pré­pa­ra­toire avant tournage, de la place de l’assistant, du double poste de montage et de son coût, du travail d’équipe, du surcroit de travail demandé au monteur en plus du montage du film (sorties diverses pour les dis­tri­bu­teurs, clips, promo reels…).

Un directeur de production a souligné le fait que de plus en plus souvent les desiderata des monteurs étaient très différents d’une personne à l’autre et d’un film à l’autre (monteur seul, combien d’assistant(s), un monteur son ou non, qui monte les directs, etc.) et qu’il y avait de quoi s’y perdre. On lui a offert le Manifeste 01.

Nous avons demandé aussi de pouvoir avoir accès à des budgets réels de films et docu­men­taires, pour voir là où l’on pourrait récupérer de l’argent et du travail pour faire revenir l’assistant dans la salle de montage. (Exemple : la synchro des rushes sur le téléfilm (mal) faite par les labos (souvent par un stagiaire non rémunéré) et cependant facturée devrait être reconfiée à l’équipe de montage.) La directrice de post-​production nous a dit qu’il faut aussi tenir compte du fait que les maisons de production ont des accords généraux avec des labos et des pres­ta­taires, qui proposent des blos et des prix spéciaux.

Au vu de tous ces problèmes, et eux-​mêmes étant préoccupés par la baisse continue des temps et budgets alloués à chaque étape de la fabrication du film, nous allons nour revoir pour continuer la discussion et trouver des solutions.

2) La table ronde que nous avions sollicitée au CNC aura bien lieu. Elle réunira asso­cia­tions, syndicats, producteurs et repré­sen­tants du CNC. Il s’agira d’un groupe de travail sur la trans­mis­sion et le maintien du métier.

3) Les ateliers 
Un nouvel atelier se crée autour de la question des heures sup­plé­men­taires. Il démarrera en lançant une enquête télé­pho­nique auprès des adhérents (et anciens adhérents) de l’association. Ne soyez donc pas surpris si, pendant la semaine du 14 au 20 octobre, nous vous appelons pour vous poser quelques questions à propos du type de film sur lequel vous travaillez (si vous travaillez) et de vos horaires réels quotidiens. Aucun nom (ni celui du monteur, ni celui du film, ni celui de la production) ne sera demandé et n’apparaitra dans le compte rendu. Vous serez sollicité sans doute le mercredi et le dimanche soir de cette semaine.

Atelier santé : il se mettra en route dès novembre. Se renseigner auprès d’Hélène Ducret.

Atelier projections : la projection du 24 septembre s’est très bien passé, et nous pouvons encore accueillir plus de monde. La plupart des spectateurs ont regretté qu’il n’y ait pas un débat dans la salle à l’issue des projections ; il y en aura un la prochaine fois. Prochaine projection le 19 novembre 2002, à 20 heures, à la Fémis, salle Jean Renoir : La Réparation (« Je croyais que j’étais mort ») un film d’Hélène Viard, de 1 h 47.

Atelier État des lieux : pour l’instant, 125 réponses ont été dépouillées, infor­ma­ti­sées, et leur analyse est en cours. Un document sera sans doute disponible en décembre.

Atelier Internet : le samedi 12 octobre, 7 personnes, en provenance des autres ateliers, se sont formées à la mise à jour du site Internet des Monteurs associés.

Atelier Formation : prochaine réunion le 23 octobre. Se renseigner auprès de Véra Memmi.

4) Info : le docu­men­taire anglais Tapeless sur « Comment rester un monteur en bonne santé devant son ordinateur » est disponible, sous-​titré, en VHS et Beta auprès de Benoit Alavoine et Anita Perez.

5) La réunion s’est achevée sur plusieurs inquiétudes : le doublement des cotisations Assedic effectif depuis septembre, la remise en cause des annexes 8 et 10, la non-​cohérence des 35/​39 heures sur les fiches de paie… À propos du droit aux Assedic, plusieurs membres ont ajouté qu’il ne fallait pas se battre uniquement pour les indemnités de chômage, mais aussi — et d’abord — pour des conditions de travail décentes ainsi que pour une rééva­lua­tion des salaires (car il ne faudrait pas faire entrer uniquement la solidarité inter­pro­fes­sion­nelle et les Assedic dans nos rému­né­ra­tions et dans ce qu’on déclare sur notre feuille d’impôt). Qui parmi nous n’a pas goûté à l’expérience du –20, –30, –50 % + l’apport des Assedic pour être payé ?

Prochaine AG le 6 novembre 2002.