Les deux journées de grève des 15 & 16 novembre ont été très suivies par les salariés (70 équipes recensées par le Spiac, tournage, montage et postproduction, sur des projets de fiction mais aussi de flux et de documentaire) et ont été qualifiées d’historique par les observateurs.
Recevant une délégation sous la pression du rassemblement organisé devant le siège de l’USPA le 15 novembre, les producteurs (USPA, SPI, SATEV & SPECT) n’ont fait aucune proposition chiffrée et ont seulement consenti à avancer la date d’ouverture des négociations salariales au 5 décembre.
Le lendemain, les seuls SPI & USPA ont publié un communiqué de presse pour annoncer qu’ils feraient une proposition d’augmentation à la date du 5 décembre et proposeraient le « découplage des minima salariaux par genre ».
Cette proposition de grilles distinctes en fonction du genre de programme menace le documentaire et le flux d’être écartés des revalorisations alors que nous subissons tous et toutes le gel de nos salaires depuis trop longtemps et que l’inflation est la même pour tout le monde. La demande de revalorisation de 20 % n’est pas divisible et doit être exigée pour l’ensemble des grilles de salaires.
Quant à l’appel aux « éditeurs de services historiques » (entendez les chaînes de télévision), s’agît-il pour les syndicats de producteurs de se défausser de leurs responsabilité ? Découvrent-ils les problématiques de financement des programmes à l’occasion de ce mouvement social ?
En conséquence, lors de l’AG du 16 novembre, les syndicats de salariés (Spiac & SNTPCT) ont rejeté toutes ces propositions et appelé à la poursuite du mouvement dans les semaines qui viennent, avec une prochaine journée de grève dès cette semaine qui sera annoncée la veille pour le lendemain.
Enfin, rappelons qu’il n’est pas légal de suspendre les contrats de travail de l’ensemble des salariés sur une même production les jours de grève. Ce n’est ni plus ni moins qu’une entrave au droit de grève. Les jours de grève, seuls les contrats des grévistes sont suspendus et les non-grévistes sont payés, même s’ils n’ont pas de tâches à effectuer. Si vous êtes confronté·es à une situation de ce type (votre employeur annule des journées de travail), n’hésitez pas à le signaler au Spiac-CGT.
De même, le réaménagement des plannings de travail (journées supplémentaires pour compenser les jours de grève) ne peut se faire qu’avec l’accord des salariés, puisque dans ce cas un avenant au contrat de travail devra être signé par les deux parties.
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