vie professionnelle

Production audio­vi­suelle : la mobi­li­sa­tion continue

Devant le siège de l'Uspa le 15/11/2023 © LMA
Devant le siège de l'Uspa le 15/11/2023 © LMA

Les deux journées de grève des 15 & 16 novembre ont été très suivies par les salariés (70 équipes recensées par le Spiac, tournage, montage et post­pro­duc­tion, sur des projets de fiction mais aussi de flux et de docu­men­taire) et ont été qualifiées d’historique par les obser­va­teurs.

Recevant une délégation sous la pression du ras­sem­ble­ment organisé devant le siège de l’USPA le 15 novembre, les producteurs (USPA, SPI, SATEV & SPECT) n’ont fait aucune proposition chiffrée et ont seulement consenti à avancer la date d’ouverture des négo­cia­tions salariales au 5 décembre.

Le lendemain, les seuls SPI & USPA ont publié un communiqué de presse pour annoncer qu’ils feraient une proposition d’augmentation à la date du 5 décembre et pro­po­se­raient le « découplage des minima salariaux par genre ».

Cette proposition de grilles distinctes en fonction du genre de programme menace le docu­men­taire et le flux d’être écartés des reva­lo­ri­sa­tions alors que nous subissons tous et toutes le gel de nos salaires depuis trop longtemps et que l’inflation est la même pour tout le monde. La demande de reva­lo­ri­sa­tion de 20 % n’est pas divisible et doit être exigée pour l’ensemble des grilles de salaires.

Quant à l’appel aux « éditeurs de services historiques » (entendez les chaînes de télévision), s’agît-il pour les syndicats de producteurs de se défausser de leurs res­pon­sa­bi­lité ? Découvrent-​ils les pro­blé­ma­tiques de financement des programmes à l’occasion de ce mouvement social ?

En conséquence, lors de l’AG du 16 novembre, les syndicats de salariés (Spiac & SNTPCT) ont rejeté toutes ces pro­po­si­tions et appelé à la poursuite du mouvement dans les semaines qui viennent, avec une prochaine journée de grève dès cette semaine qui sera annoncée la veille pour le lendemain.

Enfin, rappelons qu’il n’est pas légal de suspendre les contrats de travail de l’ensemble des salariés sur une même production les jours de grève. Ce n’est ni plus ni moins qu’une entrave au droit de grève. Les jours de grève, seuls les contrats des grévistes sont suspendus et les non-​grévistes sont payés, même s’ils n’ont pas de tâches à effectuer. Si vous êtes confronté·es à une situation de ce type (votre employeur annule des journées de travail), n’hésitez pas à le signaler au Spiac-​CGT.

De même, le réamé­na­ge­ment des plannings de travail (journées sup­plé­men­taires pour compenser les jours de grève) ne peut se faire qu’avec l’accord des salariés, puisque dans ce cas un avenant au contrat de travail devra être signé par les deux parties.

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Production audio­vi­suelle : grève les 15 & 16 novembre pour une reva­lo­ri­sa­tion de 20 % des salaires
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